vendredi 8 janvier 2016

Allons-y !


2015… voilà c’est fini… et j’ai envie de dire « ouf ! »


Pour 2016… je ne te souhaite pas d’avoir plein de pognon pour t’acheter plein de trucs… non, faut arrêter avec ça maintenant ! On a déjà tout pourri en voulant se créer le meilleur des mondes…

Je te souhaite une bonne santé, de la joie, des rires, de l’humour, des fêtes, des spectacles, des concerts, des rencontres, des échanges, de la solidarité, de la douceur, beaucoup d’amour…


Je te souhaite aussi d’être un peu dingue, la dinguerie légère, ça aide à survivre !
Je te souhaite de créer de belles choses.


Je te souhaite de lutter pour nos libertés. De ne pas baisser la tête (c’est dangereux quand on est dans la merde).  De montrer ton cul à tous ceux qui voudront te baisser le froc !
De te mettre en colère… je parle de la colère de celui qui se révolte contre la déshumanisation, l’injustice, la barbarie, l’avidité du pouvoir et toutes les misères environnementales que l’on inflige à la nature, une colère seine pour ne pas tomber dans la haine aveugle qui anime déjà trop le monde.
Je te souhaite de prendre le temps, le temps de lire, de réfléchir,  de ressentir, de chercher la vérité, de vérifier les informations qui circulent, d’écouter sans juger, de pouvoir changer d’avis, de savoir expliquer tes idées sans chercher à convaincre.
Je te souhaite d’être différent de ce reflet que les médias nous renvois.


Je souhaite que l’on prenne soin de nos enfants tous ensemble, qu’on leur apprenne à prendre soin les uns des autres, que les mots : empathie, respect, humanité fassent partie de leur vocabulaire et qu’ils les entendent plus souvent que les mots : guerre, terrorisme et peur…


Je nous souhaite de nous occuper toujours un peu plus de la beauté de ce monde de manière objective, avec conviction et je partage (encore) ce texte de Fred Vargas, parce que « nous y sommes » … toujours un peu plus !




« Nous y sommes »
Fred VARGAS (archéologue et écrivain)

Nous y voilà, nous y sommes.
Depuis cinquante ans que cette tourmente menace dans les hauts fourneaux de l’incurie humaine, nous y sommes. Dans le mur, au bord du gouffre, comme seul l’homme sait le faire avec brio, qui ne perçoit la réalité que lorsqu’elle lui fait mal.
Nous avons chanté, dansé. Quand je dis « nous », entendons un quart de l’humanité tandis que le reste était à la peine.
Nous avons construit la vie meilleure, nous avons jeté nos pesticides à l’eau, nos fumées dans l’air, nous avons conduit trois voitures, nous avons vidé les mines, nous avons mangé des fraises du bout du monde, nous avons voyagé en tous sens, nous avons éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand on marche, nous avons grossi, nous avons mouillé le désert, acidifié la pluie, créé des clones.
Franchement, on peut dire qu’on s’est bien amusés.
On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles comme faire fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiées sous la terre, déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces vivantes, faire péter l’atome, enfoncer des déchets radioactifs dans le sol, ni vu ni connu. Franchement, on s’est marrés. Franchement, on a bien profité. Et on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu’il est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses que de biner des pommes de terre.
Certes. Mais nous y sommes. On n’a pas le choix. C’est la mère Nature qui l’a décidé, après nous avoir laissés jouer avec elle depuis des décennies. La mère Nature, épuisée, souillée, exsangue, nous ferme les robinets. De pétrole, de gaz, d’uranium, d’air, d’eau.
Son ultimatum est clair : sauvez-moi ou crevez avec moi.
Évidemment dit comme ça, on comprend qu’on n’a pas le choix, on s’exécute illico… et même, si on a le temps, on s’excuse, affolés et honteux.
D’aucuns, un brin rêveurs, tentent d’obtenir un délai, de s’amuser encore avec la croissance. Peine perdue.
Il y a du boulot, plus que l’humanité n’en eut jamais.
Nettoyer le ciel, laver l’eau, décrasser la terre, abandonner sa voiture, figer le nucléaire, ramasser les ours blancs, éteindre en partant, veiller à la paix, contenir l’avidité, trouver des fraises près de chez soi, en laisser au voisin, relancer la marine à voiles, récupérer le crottin, pisser dans les champs (pour le phosphore, on n’en a plus, on a tout pris dans les mimes, on s’est quand même bien marrés). S’efforcer. Réfléchir même.
Et sans vouloir offenser avec un terme tombé en désuétude, être solidaire.
Avec le voisin, avec l’Europe, avec le monde.
 Pas d’échappatoire, allons-y.
 Encore faut-il noter que récupérer le crottin, et tous ceux qui l’on fait le savent, est une activité foncièrement satisfaisante. Qui n’empêche en rien de danser, le soir venu, ce n’est pas incompatible. À condition que la paix soit là, à condition que nous contenions le retour de la barbarie, une autre des grandes spécialités de l’homme, sa plus aboutie peut-être.
À ce prix, nous réussirons la troisième Révolution. À ce prix, nous danserons, autrement sans doute, mais nous danserons encore.




















3 commentaires:

  1. Et bien on sent ta colère miss :-(
    Ceci dit tu as raison dans tout ça mais tant de monde ferme les yeux.....
    Douce année à toi tout de même.Biz

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  2. Je viens de découvrir ton blog. Joli texte ! Merci pour le partage...

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  3. Je viens de découvrir ton blog. Joli texte ! Merci pour le partage...

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