jeudi 31 octobre 2013

C'est louche !

Y'a un concours sur ALM (ALittle Market) : "Tremplin des créateurs" qu'ils appellent ça... et moi petite huître noyée dans la marrée d'ALM, au dernier moment, en me disant que peut-être ça me donnerez un peu plus de visibilité à ma boutique, je me suis inscrite...
Pfiouuuu !!! Si j'avais su... j'aurai pas venu... 
Quel drôle de spectacle ! ça commence gentiment avec une petite pointe d'excitation, oui les premiers lots sont sympas, la participation est gratuite, qui ne tente rien, n'a rien. L'ambiance est joyeuse, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, on se complimente et on s'aime les uns les autres...
Et puis petit à petit, on se rend compte que ça va être plus compliqué que ce qu'on pensait et on commence à se demander comment on va faire pour récolter le nombre de votes suffisant pour tenter de passer la première étape et d'accéder aux votes des "professionnels partenaires du concours" (mais qui c'est ceux-là d'ailleurs ? ).
L'ambiance a changé, ALM et Facebook sont devenus une grande foire d'empoigne, mur recouvert d'appels désespérés aux votes, messagerie pleine de mail de demande de vote, certains se lancent dans une véritable campagne pour soulever leur réseau.
Et puis y'a les bugs... dès le premier jour, on sent que ça va être difficile, l'image qu'on partage sur notre mur pour inciter nos amis à voter promet un tirage au sort avec un bon d'achat qui en fait n'existe pas... la procédure de vote semble un peu compliquée quand on ne passe pas par Facebook et il semblerait aussi que certains votes se soient perdus en route !
Alors voilà... c'était ma première participation et ce sera aussi la dernière ! Harceler les copains pour qu'ils votent c'est pas mon truc. 
Je doute de l'impact que ça peut avoir au niveau visibilité, oui ça fait venir du monde sur ALM, mais je me sens toujours autant noyée et même plus qu'avant...
A qui profite réellement cet évènement ?
Donc veuillez m'excuser pour le dérangement, merci à ceux qui s'étaient donnés la peine de voter et pour les autres faites comme si je n'avais pas posé ma candidature et donnez vos voix à ceux et celles qui en font leur cheval de bataille !
Je préfère quand à moi garder mon énergie pour créer.

Voici les dernières sorties de l'atelier :









 Gilet sans manche violet en polaire "L'envers c'est l'endroit". Forme évasée, coutures apparentes au point surjet, capuche de lutin avec déco feuilles vertes en polaire. Fermeture devant avec boutons pressions en résines arc-en-ciel.




 Gilet sans manche vert "C'est louche". En polaire, capuche ronde, fermeture devant par boutons pressions résines vert clair et vert foncé.

Sweat en polaire "Etoile". Capuche doublée avec du jersey, déco étoile dans le dos.


Un autre concours qui correspond plus à mes valeurs est proposé ici :


J'aime ce genre de défi : partage d'idées de recyclage et conseil de couture.
Un défi qui motive à sortir ses fripes et à couper dedans !
Mon prochain article y sera consacré.


Bonne journée !


vendredi 18 octobre 2013

Le puits sans fond


En feuilletant mon livre Pattern magic (en français) de Tomoko Nakamichi, j'ai eu envie de relever le défi et d'essayer de faire un otoshiana (puits sans fond). Je parle de défi, oui... ceux qui se sont déjà lancés dans la magie du patronage japonais me comprendront, c'est beau, c'est poétique, mais il faut aimer se tordre un peu le cerveau !
Un otoshiana, c'est quoi d'abord ?
« La technique de l’otoshiana ou puits sans fond est née de l’idée de relier deux ouvertures pour construire une sorte de tunnel. »

Modèle du livre Pattern Magic de Tomoko Nakamichi

Dans le livre, cette technique est appliquée sur une jupe et sur une robe. C'est très beau, mais pas forcement évident à porter comme ça dans la vie de tous les jours.
J'ai eu envie de l'adapter sur un sac, cela m'a permis de tester à une plus petite échelle tout en simplifiant la technique.
Dernièrement dans un déstockage d'une association qui fait du recyclage, j'ai trouvé une mousse fine entourée de jersey qui se prête bien à cette technique, cette matière a de la tenue tout en étant souple un peu extensible.

Je me suis donc lancée dans ce patron et le premier sac est né avec son puits, c'est vrai : ce livre est magique !

 
Il y avait le sac et il y avait le puits sans fond, il y avait ce livre de patrons japonais qui m'inspire tant, et j'ai pensé à Amélie Nothomb, à la "Métaphasique du tube" :
« La vie c'est ce que tu vois : de la membrane, de la tripe, un trou sans fond qui exige d'être rempli. La vie est ce tuyau qui avale et qui reste vide. »
Le Japon...  pfffiou, le Japon me donne beaucoup d'émotions différentes...
J'aimerai pouvoir me raccrocher à ma vision personnelle, à du "vécu", mais je n'ai jamais voyagé au Japon.
Les images du Japon que me donne l'actualité me font un peu peur et j'ai pensé à la nature souillée par les dérives d'une ère industrielle dangereusement expérimentale. La nature mise en partage comme si cette mère était inaltérable comme... un puits sans fond !
Mais la nature nous a donné une bonne gifle pour nous rappeler que c'est elle la plus forte et a balayer d'une lame notre ambition à vouloir la dompter.


Il y avait le sac et il y avait le puits, mais je lui ai fait un fond et j'y ai planté des fleurs.
Il fait froid, tant pis, y'a pas de saison pour planter des fleurs en tissu.


Sac "otoshiana"
bandoulière réglable, poche intérieure avec zip
taille : 25 cm x 35 cm




Après, j'ai voulu tester le "double" otoshiana et j'ai fait un cabas :

 Cabas double "otoshiana"
Taille : 32 cm x 42 cm





Dans ma lancée, j'ai fait aussi des trousses :

 Trousse coccinelle
Taille : 18 cm x 22 cm



 Trousse champignon
Taille : 18 cm x 22 cm




En ce qui concerne la technique :

J'ai donc commencé par dessiner les sacs, puis j'ai dessiné l'emplacement des puits, j'ai tracé des lignes de coupes.
Pour faire des sacs, je savais que mes puits exigeaient moins de précisions que si j'avais fait un patron de jupe.

Patron du cabas avec "double puits"
Je me suis servis de ces patron pour tracer directement sur mon tissu la partie "tuyau", ça va bien pour un sac, mais le tuyau obtenu prend une forme bizarre puisque je n'ai pas calculé les angles, donc il faut être beaucoup plus rigoureux sur le patron si on veut faire un otoshiana sur un vêtement.
La face cachée du cabas... drôle de bête !

J'ai fixé par quelques points les tuyaux obtenus sur une couture intérieure d'assemblage, afin qu'on ne voit pas des cornes rebiquer à l'intérieur des sacs.
Vient ensuite l'étape "déco" et construction de fleurs en tissus, feuilles, champignons.
Comme je n'étais pas sûre de vouloir garder les fleurs en permanence, j'ai fais des fleurs amovibles, fixées par boutons pressions à l'intérieur du puits . Pour le cabas le bouquet est fixé en passant dans une boucle de tissu et boutons pressions, pareil pour les feuilles, on peut donc échanger leur place ou les enlever suivant l'envie.
Sur les trousses, la feuille avec la coccinelle peut être enlevée, ainsi que le champignon.
Cela permettra aussi de laver les sacs plus facilement.
Les sacs et trousses sont doublés avec des tissus pas trop fin.
 
Je me suis régaler pour construire ces sacs, d'autres viendront encore,
et vous pouvez retrouver tout ça dans ma petite boutique en ligne !